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LA FORET RIVERAINE, RIVULAIRE OU RIPISYLVE : une source de biodiversité

Dernière mise à jour : 12 janv. 2021


1. Définitions :


La ripisylve est la végétation bordant les milieux aquatiques. Elle peut former un liseré étroit ou un corridor très large. Du latin “ripa” qui veut dire rive et de “sylva” qui veut dire forêt.

La ripisylve désigne l’ensemble des formations boisées, buissonnantes et herbacées présentes sur les rives d'un cours d'eau, d'une rivière ou d'un fleuve, la notion de rive désignant le bord du lit mineur du cours d'eau non submergée à l'étiage. Un cours d’eau se définit par un écoulement naturel, permanent ou intermittent de l’eau, un lit marqué avec fond différencié, une faune et une flore spécifique.


Les ripisylves jouent un rôle écologique majeur pour les cours d’eau. Elles offrent des habitats naturels spécifiques formant un écotone variant selon les spécificités et l'importance du cours d'eau. Elles forment des corridors biologiques, augmentant la connectivité écologique des paysages et jouent, pour ces raisons, un rôle majeur pour le maintien de la biodiversité à différentes échelles d’écosystème. Enfin, véritables filtres, elles protègent la qualité de l'eau, une partie des zones humides du bassin versant, les berges et les sols riverains.


Les cours d’eau étaient autrefois entretenus par nécessité. La végétation représentait une source non négligeable d’énergie pour le chauffage avec le bois et du fourrage pour l’alimentation du bétail. Les riverains se sont peu à peu affranchis de cette ressource difficile d’extraction et ont délaissé son entretien. Les berges souffrent aujourd’hui d’un abandon en milieu rural et à l’inverse d’un aménagement trop systématique en zone urbaine. L’entretien de ces milieux présente pourtant un grand intérêt tant en terme de protection des usages liés au cours d’eau et à ses rives qu’en terme de préservation de la qualité du milieu naturel et de la ressource en eau. Il convient d’intervenir sur la ripisylve de manière sélective et appropriée. Il faut veiller à maintenir une végétation comprenant des essences variées comme l’aulne, le saule, le frêne, le noisetier et le sureau, à des âges différents pour diversifier les strates végétales. Ainsi, la végétation continuera à jouer son rôle sans compromettre l’écoulement naturel de l’eau.


Les berges, la partie affleurante entre la ripisylve et l’eau, sont des écotones source de biodiversité. Elles constituent une zone de transition entre l’écosystème aquatique et la ripisylve. Elles abritent des espèces de milieux aquatiques et de rive. Si les berges sont décapées, elles perdent alors leur potentiel de corridor écologique, elles ne permettent plus les échanges entre le sol et le cours d’eau. Certaines espèces ne pouvant pas remonter sur la berge par manque de support végétal.


La ripisylve est une formation végétale composée de trois strates :


Ces strates sont classées selon leur hauteur et les essences végétales qui les composent.

  • La strate herbacée composée d'herbacées (dont notamment herbes et adventices), jusqu'à 1 m, 1,50 m de hauteur à maturité. La strate herbacée compte de nombreuses espèces qui appartiennent à différentes associations, selon l’exposition et l’hydromorphie :

Brachypodium sylvaticum, Festuca gigantea, Carex remota, Melica uniflora, Deschampsia cespitosa, Angelica sylvestris, Heracleum sphondylium, Cardamine pratensis, Athyrium filix-femina, Vicia sepium, Mercurialis perennis, Ajuga reptans, Stachys sylvatica, Stellaria holostea, Primula elatior, Adoxa moschatellina, Ranunculus ficaria, Arum maculatum, Scrophularia nodosa, Juncus effusus, Glechoma hederacea, Geranium robertianum, Paris quadrifolia, Circaea lutetiana, Listera ovata, etc…


  • La strate arbustive composée d'arbustes ou buissons (mesurant de 0,3 m à 2m à l'état adulte pour la strate arbustive basse, de 2 à 7m pour la strate arbustive haute). La strate arbustive comprend :

Le noisetier (Corylus avellana), l’aubépine à un style (Crataegus monogyna) ou l’aubépine à deux styles (Crataegus laevigata), le fusain d’Europe (Euonymus europea), le troène (Ligustrum vulgare), le houx (Ilex aquifolium), la viorne obier (Viburnum opulus), le sureau (Sambucus nigra), le prunellier (Prunus spinosa), l’églantier (Rosa canina)… Le lierre (Hedera helix) et la clématite des haies (Clematis vitalba) envahissent les troncs et les houppiers.


  • La strate arborée composée d'arbres dont la hauteur débute vers les 8 m. Lorsqu’elle est naturellement développée, la ripisylve appartient à l’aulnaie-frênaie ou à la frênaie-érablière.

La strate arborescente est dominée par le frêne commun (Fraxinus excelsior), présent dès la rive avec l’aulne glutineux (Alnus glutinosa) et le saule marsault (Salix caprea), accompagnés plus en retrait par l’érable champêtre (Acer campestre), le charme (Carpinus betulus), le chêne rouvre (Quercus robur), le hêtre (Fagus sylvatica), le tilleul à petites feuilles (Tilia cordata) et le tilleul à larges feuilles (Tilia platyphyllos), l’orme champêtre (Ulmus minor) et l’orme de montagne (Ulmus glabra), l’érable faux platane (Acer pseudoplatanus), le bouleau pubescent (Betula pubescens), le peuplier tremble (Populus tremula), le merisier (Prunus avium)…



Voici différents modèles de berges et de ripisylves :





La ripisylve a de nombreux rôles quant à la préservation de la qualité des cours d’eau:


Fonction biologique :


La ripisylve est un lieu de diversité biologique, elle a une fonction d'habitat. C’est une zone de ressource et de refuge : la ripisylve est un lieu source de nourriture, un lieu de reproduction, de refuge et de vie pour de nombreuses espèces animales, végétales, terrestres et aquatiques (caches à poisson). Dans notre environnement, c’est une des zones qui est la plus riche et qui abrite le plus d’espèces.


Elle fait office de corridor biologique en offrant une certaine continuité de l’écosystème rivière /ripisylve. Elle permet de former un couloir qui peut relier deux biotopes identiques. Ils pourraient être isolés dans le cas contraire. C’est également un repère pour la faune lors des migrations d’oiseaux par exemple.


Elle offre un potentiel de restauration écologique par la production de matière organique : feuilles mortes, bois, … Des microorganismes de décomposition vont former un humus riche qui permettra le développement de l’écosystème.


Ombrage des eaux : l’ombre apportée par la ripisylve sur la rivière permet de limiter l’été l’augmentation de la température de l’eau. Les arbres permettent également de priver les végétaux aquatiques de soleil, limitant ainsi leur photosynthèse et donc leur développement.


Fonctions mécaniques et hydrauliques :


Comme toutes les haies de manière générale, la ripisylve a également un effet brise vent. Des études ont démontré le gain de production des parcelles agricoles protégées par le vent (même s’il y a une perte sur les premiers mètres due à la compétition entre les espèces). De manière général, on profite de l’abri avec ombrage l’été et de la protection du vent et du froid en hiver.


Elle protège et consolide les berges contre l’érosion : l’enracinement en profondeur des arbres et des arbustes constituant la ripisylve permet le bon maintien des berges. Les racines des arbres fixent les berges, limitant ainsi l’érosion. Le principal facteur de consolidation des berges réside dans le système racinaire des arbres. Contrairement aux espèces herbacées, leur enracinement assure une stabilisation efficace en profondeur. Cela dit, toutes les essences ne sont pas stabilisatrices des berges. La forme et la résistance à l’engorgement du système racinaire sont très variables d’une espèce à l’autre.


Elle évite le dessèchement et freine le ruissellement de l’eau, elle dissipe le courant des cours d’eau. La ripisylve offre des “obstacles” à la rivière et dissipe ainsi sa force, limitant l’érosion excessive (les forces engendrées par la rivière sont en équilibre permanent : s’il n’y avait pas cette dissipation, elle serait reportée ailleurs ; pendant les crues, les végétaux freinent l’eau, ils brisent le courant et protègent les berges avales d’une érosion trop forte). Les bandes riveraines agissent aussi comme des régulateurs de débits. Ce faisant, elles réduisent les risques d’inondation et de sécheresse. Durant les inondations, les surfaces naturelles qui longent les cours d’eau agissent comme une éponge en absorbant les surplus d’eau de la rivière et des précipitations. Les plantes indigènes que l’on trouve dans ces endroits naturels aident à ralentir la vitesse de l’eau, conservent une partie de cette eau pour des usages futurs et libèrent lentement l’eau durant une certaine période de temps.


Fonction d’épuration des eaux et de l’environnement :


La ripisylve retient les pollutions diffuses et élimine naturellement les nitrates. La ripisylve a une fonction épuratrice, de zone tampon, d’épuration et de fixation des nitrates, des phosphates des terres agricoles : les végétaux, le sol et les microorganismes constituent un filtre naturel pour la pollution qui arrive à la rivière. Les nitrates, phosphates et molécules phytosanitaires sont fixés par les plantes, le sol où sont dégradés par les microorganismes, ce qui évite ainsi un rejet direct dans la rivière.


Participation à l’auto-épuration de la rivière : les végétaux de la ripisylve pompent également les polluants organiques directement dans la rivière et participent ainsi à l’auto-épuration naturelle.

Fonction paysagère :


Les cultures intensives et la modification des berges en milieu urbain ont apporté une certaine monotonie dans le paysage. Tout en conservant le caractère naturel des lacs et des cours d’eau, la présence d’une bande riveraine introduit une diversité d’essences végétales, de formes et de couleurs dans les paysages, permettant de rompre cette monotonie. En créant une zone de transition, de contact physique et visuel entre l’eau et les terres adjacentes, la végétation riveraine constitue par ailleurs un élément structurel essentiel du paysage. La végétation riveraine est en outre garante de la beauté naturelle des paysages et contribue à augmenter la valeur des propriétés.

2. L’entretien de la ripisylve :



L’entretien régulier de la ripisylve contribue à la richesse et à l’équilibre du milieu. Ces interventions doivent se limiter à des coupes sélectives (arbres instables, arbres exploitables ou appartenant à des espèces envahissantes). Pour l’entretien de la ripisylve Il est important de prendre certaines précautions pour maintenir une végétation équilibrée. L’entretien se réalise de façon pluriannuelle, soit des interventions tous les 3 à 5 ans selon la dynamique de la végétation, avec pour grands principes :


- Conserver au maximum la végétation, particulièrement sur les zones soumises à l’érosion.


- Diversifier les strates (herbacée, arbustive et arborée).


- Alterner les zones d’ombres et de lumière, en privilégiant l’ombrage des secteurs lentiques (courant lent) et l’éclairement des secteurs lotiques (courant rapide).


- Gestion des rémanents (débris de coupe). Il faut évacuer au maximum les débris de coupe présents dans le lit du cours d’eau et sur les berges pour éviter les apports organiques importants (sédimentation et désoxygénation) et les risques d’obstruction à l’écoulement.


- Gestion des broussailles (végétation inférieure à 2 m et Ø <3cm). Elle peut s’avérer nécessaire pour éviter la fermeture excessive du milieu mais ce type de végétation contribue au maintien des berges en l’absence de la strate arborée. Il ne faut donc pas couper les broussailles de manière systématique. Pour les contrôler de façon durable, on veillera à favoriser la pousse des arbres qui permettront d’apporter de l’ombre (arbres de haut jet) et limiteront ainsi leur développement (repérage et dégagement de jeunes plants au sein des massifs de broussailles).


- Limiter les linéaires et les interventions uniformes. En cas d’intervention mécanisée, il est important d’éviter une uniformisation de la ripisylve. Pour cela, il est possible d’alterner secteurs de coupe/secteurs de non intervention. Cette alternance peut aussi s’établir dans le temps (par exemple, intervention 1 année sur 3 par rotation des secteurs).


- En présence de clôture : la présence de clôture nécessite un entretien régulier. Toutefois les interventions et le matériel peuvent être adaptés pour favoriser le développement d’une ripisylve équilibrée et garantir la pérennité des installations : poser la clôture en retrait du haut de berges (1 à 3m), limiter la zone broyée à l’abord immédiat de la clôture pour laisser la végétation en place. Créer une barrière naturelle le long du cours d’eau.


- Gestion des embâcles :



Les embâcles sont des accumulations de débris végétaux, auxquels viennent souvent s'ajouter des déchets d'autres natures, qui sont retenus par un obstacle présent accidentellement dans le lit mineur. Il peut s'agir d'une souche d'un arbre qui a chuté, de troncs flottants qui se sont calés entre deux piles de pont, etc.


Un embâcle, comme tout obstacle placé dans le lit mineur, est susceptible de provoquer des turbulences ou des déviations de courant à l'origine de nouvelles érosions de berges. Les embâcles peuvent également constituer de véritables barrages (embâcles filtrants) qui augmentent la ligne d'eau en amont, ce qui peut favoriser les inondations en cas de crue et limiter la connexion amont/aval pour la faune. Ils peuvent également servir de zones refuges pour la faune aquatique.


Formés par une accumulation de végétaux morts, ils constituent un support de biodiversité dans la rivière (abris, support de ponte, source de nourriture…). Ils ne doivent être retirés que lorsqu’ils représentent un risque : aggravation des crues, érosion des berges, déchaussement d’ouvrages…



Les arbres constituent une ripisylve de qualité, il faut replanter et diversifier les âges et les espèces :



Ce sont des essences locales, adaptées qui permettent à la fois de stabiliser les berges grâce à un système racinaire profond et favorisant la biodiversité.


Aulne (vergne) : C’est un arbre typique des rivières qui a besoin d’eau en permanence. C’est un formidable fixateur de berge avec ses racines ramifiés qui agissent comme un filet en retenant la terre, de plus il supporte très bien les crues. Son bois pourri très vite à l’air par contre, dans l’eau, il est imputrescible et peut durer des siècles.


Saule : Il existe différent type de saule, ceux que l’on retrouve le plus sont le saule pourpre et le saule blanc. Ce sont des arbres qui résistent bien aux crues, surtout le saule pourpre. Ils sont très souples et lorsque le courant est trop fort ils plient sans casser. Utilisés également en génie végétale (saule pourpre) ils permettent de fixer rapidement les berges endommagées. En effet une simple branche plantée dans la terre fera très rapidement des racines très solides.


Frêne : Le frêne est un feuillu pouvant monter jusqu'à 30 m. Sa croissance est rapide. Il a un réseau racinaire profond ce qui lui permet de résister au vent et aux crues. Il a des propriétés médicinales et son bois dur et flexible sert à la confection de manches d'outils.


Avoir une bonne gestion écologique de la ripisylve c’est :

• Ne pas utiliser d’épareuse, ni de broyeur

• Laisser s’installer la végétation sur la berge lorsqu’elle est absente

• Ne pas contraindre la ripisylve au bas de berge uniquement


Les périodes d’intervention :


L'élagage doit rester une intervention, sinon exceptionnelle du moins très ponctuelle, répondant à un problème particulier. En effet, dans un milieu naturel et en matière d'aménagement de cours d'eau, on n’entreprend jamais d'élagage systématique sur des linéaires importants (coût, risque de blessures, inutilité, etc.). Ne sont prises en considération ici, que les opérations visant à supprimer une branche ou une portion de la couronne d'un arbre, tout en laissant ce dernier sur pied ainsi que les interventions réalisées dans le cadre d’une ripisylve d'aspect naturel. Seront donc privilégiés les ports naturels ou semi-naturels. Les interventions de nettoyage entreprises en milieu urbain ou semi-urbain, dans des parcs publics ou sur des alignements, qui ne répondent qu'à des motifs d'esthétisme ou d'utilisation d'espaces publics sont à proscrire car ne répondant pas aux enjeux écologiques de notre époque.




Comme pour l’abattage, l’époque d’élagage se fera en fonction des objectifs recherchés.


En période végétative (mi-avril à mi-octobre), l’élagage est déconseillé, excepté sur des zones densément végétalisées.


Dans ce cas, il limitera la reprise de la végétation, alors qu’en période de repos (mi-octobre à mi-avril), période préconisée en particulier sur des zones souffrant de la rareté de la végétation, la reprise de la végétation sera favorisée.


De manière générale, il est également préférable d’éviter l’élagage au printemps en raison de la nidification de nombreuses espèces d’oiseaux.


Cadre législatif d’intervention sur la ripisylve, berges et cours d’eau :


Les berges et le lit des cours d’eau non domaniaux appartiennent aux propriétaires riverains jusqu’au milieu. Ce n’est pas le cas de l’eau qui s’y écoule. L’entretien du lit et des berges est de la responsabilité de ces propriétaires riverains. Ceux-ci sont tenus à un curage et à un entretien régulier afin de maintenir l’écoulement naturel des eaux, d’assurer la bonne tenue des berges et de préserver la faune et la flore ainsi que le bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques.


L’entretien, droits et devoirs des propriétaires riverains :


L’entretien courant des cours d’eau est une obligation prévue par le code de l’environnement pour assurer le bon écoulement des eaux : il ne nécessite aucune déclaration ou autorisation administrative, dès lors que ces interventions sont réalisées par le propriétaire riverain et qu’il s’agit d’interventions légères à titre personnel.

L’entretien des rivières (lit et berges) est une obligation réglementaire : art L215-14 du Code de l’environnement : curage, élagage, recépage, enlèvement des embâcles.

Éviter le recours à des interventions plus lourdes à long termes nécessitant des procédures réglementaires (déclaration ou autorisation, enquête publique).

Maintenir l’écoulement naturel des eaux.


Préserver la qualité de l’eau.

Prévention des pollutions : les habitations doivent être correctement assainies. Il est interdit de stocker des déchets végétaux ou inertes dans la zone inondable, notamment les embâcles sortis du cours d’eau, le bois de recépage, de coupe,….


Respect des réglementations (article 211-1 du code de l’environnement) en vigueur concernant le libre écoulement des eaux, la sécurité publique et la salubrité publique, ainsi que pour la répartition des eaux entre les différents usagers.

Droit à l’usage de l’eau : prélèvements à usage domestique inférieur à 1000 m3 par an mais sans mettre en danger la vie aquatique (maintien d’un débit suffisant à l’aval) (art 644 code civil, art 215-1 et 215-7 du Code de l’environnement). Un prélèvement d’eau plus important est soumis à autorisation administrative préalable.


Responsable du lit du cours d’eau et de la qualité du milieu (article L215-14 code environnement)

Assurer la bonne tenue des berges pour éviter les zones d’érosion.

Droit d’extraction : il peut utiliser les matériaux déposés sur la portion qui lui appartient à titre personnel mais pas à fin lucrative (art 215-2 du code de l’environnement).


Protection du patrimoine piscicole (article L 432-1 code environnement) Tout propriétaire d'un droit de pêche est tenu de participer à la protection du patrimoine piscicole et des milieux aquatiques. Il doit effectuer les travaux d'entretien, sur les berges et dans le lit du cours d'eau, nécessaires au maintien de la vie aquatique.

Droit de pêche : les riverains de cours d’eau possèdent le droit de pêche mais doivent s’acquitter de la taxe piscicole pour pouvoir exercer ce droit (art L235.4 code rural).

Préserver la faune et la flore (risque de banalisation liée aux espèces envahissantes) dans le respect du bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques (art 215-14 du code de l’environnement).

Prévenir les risques sanitaires des animaux.

Droit de clore son héritage : tout propriétaire peut clôturer son terrain sous réserve de ne pas perturber l’écoulement naturel des eaux (art 647 Code Civil).

Autorisations de passage :

- si le droit de pêche est partagé avec une association de pêche, elle dispose du droit de passage (article L435-6 du code de l’environnement).

- pendant la durée des travaux, les propriétaires sont tenus de laisser passer sur leurs terrains les fonctionnaires et agents chargés de la surveillance, les entrepreneurs et ouvriers, ainsi que les engins mécaniques strictement nécessaires à la réalisation des travaux (article L215-19 du code de l’environnement).


Les collectivités :


Elles peuvent se substituer aux riverains pour entreprendre, sur les cours d’eau non domaniaux, l’étude et l’exécution d’opérations de restauration, d’entretien et d’aménagement, présentant un caractère d’intérêt général ou d’urgence, reconnu après enquête publique. (Voir information sur la Déclaration d’Intérêt Général DIG) (art L211-7 du code de l’environnement (anciennement article 31 de la loi sur l’eau))



Une étude préalable à un projet de restauration d’un cours d’eau devrait à minima contenir les éléments suivants :


Un plan d’intervention cartographié par tronçon pour éviter plusieurs passages sur la même zone.



Un plan d’intervention des risques, faisant l’inventaire des zones à risque : dénivelé important, berges friables, arbre en équilibre précaire.


Un plan de préservation contenant les zones d’enlèvement des embâcles et de nettoyage des ripisylves en respectant une typologie géodynamique minimale : érodabilité des berges, zone de ponte, zone de nidification. L’analyse du fonctionnement géodynamique et écologique du tronçon géomorphologique homogène concerné. Le but étant de mettre une pression minimum sur les écosystèmes. L’intervention sur la biocénose impactera forcément le biotope. Les zones humides sont des concentrations de biodiversité, des niches écologiques de reproduction en période estivale.


Faire des photos pour évaluer :




• Les caractéristiques géomorphologiques globales : largeur du fond de vallée, pente de la vallée et du lit mineur, style fluvial, granulométrie des alluvions transportés, évaluation de l’intensité du transport solide et du potentiel d’apports, caractéristiques hydrologiques, identification des altérations majeures (barrages, endiguements, etc.).


• Les caractéristiques écologiques globales : qualité des biocénoses aquatiques et terrestres, peuplement piscicole, qualité physico-chimique, état général du corridor fluvial (notamment connexions rivière/lit majeur + annexes hydrauliques), continuité écologique amont-aval, présence de réservoirs biologiques, etc.


• L’état de dégradation des caractéristiques géomorphologiques (travaux hydrauliques réalisés, leur emprise, leur époque de réalisation et leurs impacts sur les caractéristiques hydrodynamiques, sur le tracé en plan, sur les faciès naturels, etc.). Si la présence d’espèce endémique ou invasive est constatée et photographiée, il serait judicieux d’alerter la DDTM et la FDAAPPMA pour enrichir l’inventaire ZNIEFF, ainsi que le syndicat de l’eau du secteur concerné.


3. Conclusion :


La ripisylve a donc des fonctions essentielles. Sa destruction sur un grand linéaire de cours d’eau est un des facteurs principaux du dysfonctionnement des rivières de notre bassin versant. C’est pourquoi une attention toute particulière devra être portée à sa restauration et à sa préservation. Le manque de connaissance et d’intérêt pour ces écosystèmes, conduit les collectivités et les propriétaires riverains à des actions délétères pour ces écotones indispensables à la préservation de la biodiversité.


Loïc Vidal


4. Sources :



ADAM P., 2002, Etude sur les possibilités d’utilisation des techniques douces appliquées à la protection et la réhabilitation des berges de la Seine entre Rouen et Tancarville, DIREN de Haute- Normandie. [Génie végétal]


ADAM P., 2005, Commune du Landin : travaux de protection du chemin de halage en rive gauche de la Seine en privilégiant les techniques du génie végétal. Rapport de synthèse destiné à la communication, Conseil Général de l’Eure. [Génie végétal]


ADAM P., DEBIAIS N., GERBER F., LACHAT B., A paraître, Le génie végétal, un manuel technique au service de l’aménagement et la restauration des milieux aquatiques. Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables. La documentation Française. [Génie végétal]


ADAM P., MALAVOI J.-R., DEBIAIS N., 2006, Retour d’expérience d’opérations de restauration de cours d’eau et de leurs annexes, menées sur le bassin RMC, rapport et annexes, Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse. [Restauration]


ADAM P., FROSSARD P.-A., LACHAT B., MARCAUD R., 1994, Guide de protection des berges de cours d’eau en techniques végétales, ministère de l’environnement. [Génie végétal]


© 03/2000 Agence de l’eau Rhin-Meuse – Tous droits réservés Extrait du guide de gestion de la végétation des bords de cours d’eau réalisé en collaboration avec le bureau d’études Sinbio


http://syndicat-cisse.fr/wp-content/uploads/2015/07/V%C3%A9g%C3%A9tation-des-berges.pdf

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